Dynamique de l'ouverture internationale. Paradoxes, enjeux, éléments d'interprétation à partir du cas de la France

J-C.asselain and Bertrand Blancheton ()

Economies et Sociétés (Serie 'Histoire Economique Quantitative'), 2005, issue 32, 49-179

Abstract: Caractériser l'intensité des relations économiques internationales, comparer le degré d'ouverture sur l'extérieur de différentes économies nationales ou l'intensité du processus d'ouverture au cours de différentes périodes ne va pas sans difficulté. Les travaux des historiens se fondent souvent sur l'évolution du coefficient d'ouverture, défini dans son acception la plus simple comme la part des exportations (ou, symétriquement, des importations) au sein du PIB. Ils conduisent à certains résultats jugés paradoxaux : ainsi le degré d'ouverture atteint par la plupart des économies européennes vers 1913 apparaît tout juste retrouvé au cours des années 1970, au terme de trois décennies d'expansion record du commerce mondial. Cet indicateur sommaire a fait l'objet de critiques théoriques nombreuses, qui visent à la fois l'utilisation abusive du coefficient d'ouverture comme expression directe des politiques commerciales ou stratégies de développement (alors qu'il dépend en réalité de bien d'autres déterminants, structurels notamment) et sa signification propre. La thèse défendue ici est que ces critiques, de portée inégale, justifient non pas un rejet global de toute mesure synthétique de l'ouverture, mais plutôt l'élaboration de spécifications alternatives du coefficient d'ouverture : mesures à prix courants et à prix constants, coefficient élargi à l'ensemble des échanges de biens et services (et non plus seulement du commerce des marchandises), coefficient spécifique d'ouverture manufacturière (exprimant le poids relatif des échanges de biens manufacturés au regard de la production totale du secteur), prise en compte de l'inégal contenu en valeur ajoutée des biens échangés. On a cherché plus précisément, à partir des données disponibles dans le cas de la France, à montrer comment la référence au coefficient d'ouverture et à ses variantes permet de dégager un tableau cohérent des vicissitudes de l'insert.

Date: 2005
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