Investissement et adaptation: les ressorts de la « compétitivité-volume »
Anonymous or Collective
Économie et Statistique, 1987, vol. 203, issue 1, 15-22
Abstract:
[fre] Les pertes de « compétitivité » sont souvent invoquées pour désigner l'ensemble des déterminants des pertes de parts de marché. Encore faut-il préciser ce concept de « compétitivité ». On peut le faire en distinguant deux composantes : la traditionnelle « compétitivité- prix » et ce que nous nommerons la « compétitivité-volume ». La « compétitivité-volume » découle, au premier chef, du potentiel productif. Elle sera élevée pour un pays qui investit et innove fortement. Un pays qui investit moins orientera sa production vers des produits dont le prix relatif augmente. Il équilibrera sa balance commerciale en associant gains de termes de l'échange et pertes de taux de couverture en volume. Si ce pays ne parvient pas à redéployer suffisamment ses facteurs de production pour s'adapter à la nouvelle spécialisation qui s'impose à lui, il en résultera une aggravation de sa perte de « compétitivité-volume » : celle-ci apparaît donc dépendante à la fois du niveau de l'investissement et de la souplesse de l'allocation des facteurs. Tout pays peu compétitif au sens ci-dessus se condamne à une croissance de son pouvoir d'achat plus lente que celle des autres pays. S'il en résultait une hausse relative de la rémunération des facteurs, et donc des coûts de production, les producteurs seraient contraints à vendre plus cher que leurs concurrents étrangers. La détérioration de la « compétitivité-prix » serait alors la conséquence d'une mauvaise « compétitivité-volume ». On enregistrerait une perte de marché résultant à la fois des pertes de compétitivité en « volume » et en « prix ». On retrouve ici la notion courante de « compétitivité » tout court. . La dévaluation est alors une façon d'empêcher le pays qui a perdu de la compétitivité, de vivre au-dessus de ses moyens; mais c'est une solution transitoire. Résoudre le problème de « compétitivité-prix » suppose d'accepter un pouvoir d'achat affaibli ; résoudre le problème plus fondamental de « compétitivité-volume » suppose un effort d'investissement et de redéploiement. [eng] Loss of market shares : " Competitiveness " in question. Investment and adaptation : the main-springs of "competitiveness-volume " . . The loss of " competitiveness " is often cited to designate the totality of determinants of market share losses. But, the concept of " competitiveness " needs to be clarified. This can be done by distinguishing two components : the traditional " competitiveness-price " and what we will call " competitiveness-volume ". " Competitiveness-volume " is derived directly from production potential. For a country that invests and innovates significantly, it will be high. A country that invests less will orient its production towards products whose relative price is increasing. It will stabilize its trade balance by associating profits from trade terms with losses from cover rates on volume. If this country does not succed in sufficiently redeploying its production factors in order to adapt to the new and necessary specialization, a worsening of its loss of " competitiveness-volume " will result. This seems, then, dependent on both the level of investment and the flexibility of the allocation of factors. All relatively uncompetitive countries are condemned, in the above sense, to slower growth of purchasing power than that of other countries. If a relative rise in the remuneration of the factors and, thus, the cost of production were to result, producers would be forced to sell at higher prices than their foreign competitors. The deterioration of " competitiveness-price " would then be the consequence of poor " competitiveness-volume ". A market loss would be noted, resulting from loss of competitiveness both in " volume " and in " price ". Here we come back simply to the common notion of " competitiveness ". . Devaluation, then, is a way to keep the country that has lost its " competitiveness " from living beyond its means. But, this is only a transitory solution. Resolving the " competitiveness- price " problem presupposes acceptance of weakened purchasing power. Resolving the more fundamental " competitiveness-volume " problem presupposes an effort of investment and redeployment. [spa] Pérdidas de partes de mercado : la « competitividad » puesta en tela de juicio. Inversion y adaptaciôn : los motores de la « competitividad-volumen » . . Para designer el conjunto de los determinantes de pérdidas de partes de mercado se hace referencia, frecuentemente, a las perdidas de « competitividad ». Pero, antes que nada, es preciso definir el concepto de competitividad. Se lo puede definir distinguiendo dos componentes : la tradicional « competitividad-precio » y la que designaremos con el nombre de « competitividad-volumen ». Esta ultima se desprende, en primer lugar, del potencial productivo. Será elevada para un país que invierte e innova en sumo grado. Un pais que invierte menos orientará su producción hacia ciertos productos cuyo precio relativo aumenta. Equilibrera su balanza comercial asociando ganancias en términos del intercambio y perdidas de tasas de cobertura en volumen. Si ese país no logra redespegar suficientemente sus factores de producción para adaptarse a la nueva especialización, se producirá una agravación de la perdida de « competitividad-volumen ». Esta última aparece, por lo tanto, como dependiente a la vez del nivel y de la flexibilidad de la repartición de los factores. Todo país poco competitivo en el sentido anteriormente expuesto, se verá condenado a un crecimiento de su poder adquisitivo mâs lento que el de los otros países. Si de ello resultase un alza relativa de la remuneración de los factores y por ende de los costos de producción, los product ores se verian en la obligación de vender más caro que sus competidores extranjeros. El deterioro de la « competitividad-precio » seria entonces la consecuencia de una mala competitividad- volumen. Se acusaria una perdida de mercado resultante a la vez de las pérdidas de competitividad « en volumen » y « en precio ». Nos encontramos confrontados aqui a la noción corriente de « competitividad ». La devaluación constituye entonces un medio para impedir que el pais que perdió competitividad viva por debajo de sus recursos, pero se trata de una solución transitoria. Resolver el problema de « competitividad-precio », supone aceptar un poder adquisitivo debilitado; resolver et problema más importante de «competitividad- volumen », supone un esfuerzo de inversion y de redespegue.
Date: 1987
Note: DOI:10.3406/estat.1987.5123
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