EconPapers    
Economics at your fingertips  
 

Vers une remise en cause des banques spécialisées ? Quelques réflexions tirées de l’exemple américain

Marc-Antoine Lacroix

Revue d'Économie Financière, 2008, vol. 7, issue 1, 195-203

Abstract: [fre] Le mouvement d’universalisation du système bancaire américain n’a pas empêché le maintien d’un fort degré de spécialisation, que ce soit à travers l’existence d’un tissu dense de banques de taille régionale, mais aussi, plus récemment, à travers l’essor d’établissements de crédit non régulés spécialisés dans le crédit immobilier ou le crédit à la consommation. Comment ont évolué les performances des banques généralistes et des banques spécialisées au cours de la période récente ? Jusqu’en 2006, les banques spécialisées affichaient des performances supérieures à celles des banques généralistes. La crise intervenue depuis l’été 2007 a toutefois frappé de plein fouet tous ces établissements, à commencer par ceux du secteur immobilier. Qu’il s’agisse de la faillite d’établissement, comme New Century, ou des difficultés du prêteur immobilier Countrywide Financial, sans parler des déboires de la banque d’investissement Bear Stearns, la crise a mis en lumière certaines vulnérabilités qui leur sont communes : du côté de l’actif, une concentration excessive sur certaines catégories d’emprunteurs ou d’actifs à risque, mais aussi du côté du passif, à travers une dépendance excessive aux liquidités à court terme fournies par les marchés financiers. Avec la perspective d’une stagnation prolongée de l’économie américaine, des inquiétudes commencent également à apparaître du côté des banques régionales, en raison de leur faible diversification et de la concentration très forte de leurs actifs sur l’immobilier commercial. La crise financière confirme-t-elle a contrario la supériorité du modèle de la banque universelle ? Il est sans doute encore trop tôt pour le dire. La présence de dépôts au passif constitue une protection efficace contre le renchérissement du coût de financement sur les marchés interbancaires et l’assèchement des liquidités sur les marchés de dette en période de crise financière. La combinaison entre banque d’investissement et banque commerciale peut être également un moyen de réduire la volatilité du résultat en période de retournement de cycle. Toutefois, toutes les stratégies ne se valent pas, comme le rappellent les pertes colossales enregistrées par certaines banques universelles (UBS, Deutsche Bank). Pour s’imposer définitivement comme modèle, la banque universelle doit également faire la preuve de sa capacité à gérer de manière efficace le risque associé à la diversité de ses métiers.

Date: 2008
Note: DOI:10.3406/ecofi.2008.5207
References: Add references at CitEc
Citations:

Downloads: (external link)
https://doi.org/10.3406/ecofi.2008.5207 (text/html)
https://www.persee.fr/doc/ecofi_0987-3368_2008_hos_7_1_5207 (text/html)

Related works:
This item may be available elsewhere in EconPapers: Search for items with the same title.

Export reference: BibTeX RIS (EndNote, ProCite, RefMan) HTML/Text

Persistent link: https://EconPapers.repec.org/RePEc:prs:recofi:ecofi_0987-3368_2008_hos_7_1_5207

Access Statistics for this article

Revue d'Économie Financière is currently edited by Association d'Économie Financière

More articles in Revue d'Économie Financière from Programme National Persée
Bibliographic data for series maintained by Equipe PERSEE ().

 
Page updated 2025-03-19
Handle: RePEc:prs:recofi:ecofi_0987-3368_2008_hos_7_1_5207