Etude économique du système d'élevage traditionnel en race Salers

G. Lienard, G. Gineste and D. Deudon

Économie rurale, 1971, vol. 89, issue 1, 65-77

Abstract: [eng] Economic study of a traditionnal breeding system of the « Salers » race - The breeding system traditionnally used in the Cantal area with the « Salers » race produces both milk and meat as all calves, male or female, are kept until the cows run dry in order to make the milking easier. The milk is either sold to a dairy or processed by the farmer into cheese (Cantal or St-Nectaire). The economic results observed in 1968 on a number of farms where the technical level is good, located in the mountains (800-1 100 m.) in the North of the Cantal, are relatively good. The size of the herds, quite important (25 to more than 100 cows) in this area, the high crop yield of the grassland, and the double production of milk and meat by the herd, explain this satisfactory situation. Especially, the organization of the sales of calves to beef fatteners encourages the farmers to improve their production (weight, quality and number of calves). In our sample, the income per farmer was the same whichever use was made of the milk, (cheese or dairy-sold). The cheese in fact gives a better value for the milk but demands more labour. . However, the traditional system will be difficult to maintain because of the amount of hard work it demands. Certain farms develop into specialized milk production units (in changing the breed), others tend towards exclusive meat production. This orientation is possible economically because the herds are big and the outside labour can be reduced. But the rapidity of the evolution depends on the prices of milk and meat, so much more so as this change implies an important financing problem when the herd has to be increased and sheds are needed. [fre] Le système d'élevage pratiqué traditionnellement dans le Cantal avec la race bovine Salers, produit à la fois du lait et de la viande, puisque tous les veaux, mâles et femelles, sont conservés jusqu'au tarissement de la mère, pour faciliter la traite de celle-ci. Le lait trait peut être vendu en laiterie ou être transformé par l'éleveur lui-même en fromage (Cantal ou St-Nectaire). Les résultats économiques observés en 1968 dans un groupe d'élevages de bon niveau technique, situés en montagne (800-1.100 m) dans le nord du Cantal, sont relativement « bons ». Ceci s'explique par les dimensions assez importantes des troupeaux étudiés (25 à plus de 100 vaches), caractéristiques de la zone étudiée, par la bonne productivité des prairies naturelles et par la double production de lait et de viande du troupeau. En particulier, l'organisation de la vente des veaux « broutards » aux engraisseurs de jeunes bovins incite les éleveurs à améliorer la production de leurs veaux (poids, qualité, nombre). Dans l'échantillon étudié, le revenu par travailleur était le même quel que soit le mode de commercialisation du lait (lait ou fromage). En effet, le fromage qui valorise mieux le lait exige plus de main-d'oeuvre. . Le système traditionnel aura cependant des difficultés à se maintenir dans l'avenir, par suite de l'importance du travail qu'il exige et surtout de sa pénibilité. Certaines exploitations évoluent vers une production laitière spécialisée (en changeant de race bovine), d'autres s'orientent vers une production de viande exclusive, par transformation de leur troupeau de vaches en mères allaitantes. Cette dernière orientation est économiquement possible parce que les troupeaux sont de grandes dimensions et qu'il est possible de réduire (ou de laisser partir) la main-d'œuvre salariée. Mais la rapidité de cette évolution dépend des prix relatifs du lait et de la viande, d'autant plus que cette transformation exige, par l'augmentation du cheptel qu'elle nécessite et les problèmes de bâtiments qu'elle pose, un financement important.

Date: 1971
Note: DOI:10.3406/ecoru.1971.2144
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