Faut-il refaire des paysans ?
J. Boyeldieu
Économie rurale, 1978, vol. 124, issue 1, 45-46
Abstract:
[fre] La transformation ides agriculteurs restant dans nos campagnes en « responsables d'entreprises agricoles » correspond à l'intégration accrue du secteur agricole dans l'économie globale, à mesure que s'est développé le recours à des techniques issues des autres secteurs : machinisme, chimie agricole, activités du secteur tertiaire (crédit, assurance, formation et développement, recherche...). Ce schéma s'est imposé peu à peu à l'agriculteur, qu'il le veuille ou non, et l'a rendu de plus en plus dépendant du système économique et de ses aléas. . Plus l'agriculteur a investi, plus il a emprunté, plus les échéances de remboursement sont pressantes, et moins il lui reste de degrés de liberté dans ses choix économiques et techniques. Une des conséquences de cet état de fait est de privilégier les activités directement payantes et d'éliminer les autres. . Or, le paysan n'était pas seulement un producteur de « marchandises ». Il a été le créateur de l'espace rural, l'aménageant au cours des générations. Actuellement encore, une part importante des efforts et du temps de travail de l'agriculteur est consacrée à l'entretien, voire à l'amélioration du patrimoine foncier bâti et non bâti, qui constitue à la fois son principal outil de travail et souvent son plus sûr capital. . Si nous supprimions tout cet aspect géographique, sociologique, écologique et structurel de l'activité de l'agriculteur, nous ferions disparaître le paysan pour ne conserver qu'un travailleur apte à assurer une certaine production. . La question qui se pose à toute Isociété est d'apprécier l'importance respective, à court et long terme, de la production de marchandises agricoles et de la gestion du patrimoine foncier et de l'espace rural. [eng] Should we need peasants again ? - The increasing integration of farmers in economic circuits leads to their paid activities (production of saleable goods) gaining preference over non-paid activities. . The planning and management of land and rural space, both of which are the results of farm activity, are often badly paid or not paid at all. . But farmers, who are fewer to-day, are better equipped, better informed and better advised than before. The collectivity should allow them to take full responsibility for rural space, from its physical planning to its cultural role.
Date: 1978
Note: DOI:10.3406/ecoru.1978.2555
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