Débat sur les prévisions
Christian De Boissieu,
Hervé Monet,
Valérie Chauvin,
Olivier Passet,
Henri Sterdyniak (),
Jean-Paul Fitoussi,
Philippe Sigogne,
Gérard Cornilleau () and
Catherine Mathieu ()
Revue de l'OFCE, 1998, vol. 65, issue 1, 115-123
Abstract:
[fre] Les prévisions occupent une place particulière dans le débat public en économie. Elles sont généralement considérées comme des prédictions, qualifiées fréquemment optimistes ou de pessimistes, comme si elles dépendaient de humeur des équipes qui les réalisent. Certes, en un sens, la prévision est un art tant elle dépend des signes précurseurs que nous livre le présent, de l'interprétation des évolutions en cours, de la capacité des économistes de sélectionner les informations pertinentes parmi celles, multiples, dont l'intérêt est anecdotique. Mais elle est surtout une science puisqu'elle consiste à déduire des infor mations dont on dispose sur le présent une vision de l'avenir. Elle ne peut être formulée en dehors un cadre général d'interprétation, c'est-à-dire d'une théorie qui met en relation les informations que l'on privilégie et les variables que on cherche à prévoir. Parmi ces informations, certaines cruciales, ne sont pas vraiment disponibles car, pour l'essentiel, elles dépendent de décisions à venir et qu'il n'existe pas vraiment de théorie permettant de déduire des données existantes ce que seront ces décisions. Il faut donc formuler des hypothèses alternatives et retenir celles qui nous paraissent les plus vraisemblables. Dès lors, les erreurs de prévision peuvent avoir au moins trois origines : une insuffisance d'information sur le présent, une mauvaise spécification théorique, la non réalisation de certaines hypothèses. De surcroît, il existe une incertitude irréductible au sens ou certains événements sont imprévisibles, alors même que leur conséquence sur l'activité économique est déterminante. Voilà pourquoi les chiffres associés une prévision sont éminemment fragiles, qu'ils doivent être considérés comme conditionnels aux hypothèses que on formule, aux données dont on dispose et au cadre théorique dans lequel on raisonne. Il m'a donc semblé nécessaire que les prévisions réalisées par l'OFCE soient publiées en même temps un débat autour de ces prévisions. Cela offre le double avantage de rendre explicite le doute inhérent à tout exercice de prévision pour les raisons déjà exposées, et de participer au pluralisme nécessaire à l'indépendance et au sérieux des études économiques. Une prévision, pour rigoureuse elle soit, n'est pas un exercice mécanique au terme duquel la vérité serait révélée, mais une « histoire » raisonnée du futur délivrant des résultats incertains. Il est utile d'en comprendre d'emblée les limites, pour ne point s'en servir comme d'un argument autorité, à l'instar de ce qui est trop fréquemment le cas. Jean-Paul FITOUSSI
Date: 1998
Note: DOI:10.3406/ofce.1998.1497
References: Add references at CitEc
Citations:
Downloads: (external link)
https://doi.org/10.3406/ofce.1998.1497 (text/html)
https://www.persee.fr/doc/ofce_0751-6614_1998_num_65_1_1497 (text/html)
Related works:
Working Paper: Débat sur les prévisions (1999) 
Working Paper: Débat sur les prévisions (1999) 
Journal Article: Débat sur les prévisions (1997) 
Working Paper: Débat sur les prévisions (1997) 
Working Paper: Débat sur les prévisions (1997) 
Working Paper: Débat sur les prévisions (1997) 
This item may be available elsewhere in EconPapers: Search for items with the same title.
Export reference: BibTeX
RIS (EndNote, ProCite, RefMan)
HTML/Text
Persistent link: https://EconPapers.repec.org/RePEc:prs:rvofce:ofce_0751-6614_1998_num_65_1_1497
Access Statistics for this article
Revue de l'OFCE is currently edited by Observatoire Français des Conjonctures Economiques, Presses de Sciences-Po
More articles in Revue de l'OFCE from Programme National Persée
Bibliographic data for series maintained by Equipe PERSEE ().