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Comment réduire la dette publique sans entraver la croissance économique, ni accroître les inégalités ?

Francois Langot, Jocelyn Maillard, Selma Malmberg, Fabien Tripier and Jean-Olivier Hairault

No 202401, Notes de l'Observatoire Macroéconomie from CEPREMAP

Abstract: La dette publique française s’élève en 2023 à 3 088,2 Md€, soit 111,7 % du PIB. La hausse des taux d’intérêt et nos engagements européens doivent conduire le gouvernement à désendetter l’État. Ainsi, dans la loi de finances de 2024, le ratio dette sur PIB devait être ramené à 108,3 % en 2027. Alors qu’en 2023, les prévisions de croissance étaient favorables, une réforme des retraites et une loi de finances plus ambitieuses auraient pu réduire davantage la dette. Avec une croissance revue à la baisse, ces politiques de désendettement deviennent encore plus urgentes. Sans accroître les prélèvements obligatoires, sur quelles dépenses publiques doit porter l’effort budgétaire ? Cette note identifie selon la dépense considérée, consommation publique, transferts bismarckiens indexés sur les revenus (retraite, chômage) et transferts beveridgiens (santé, pauvreté,…), les effets sur les objectifs de croissance, d’endettement et d’inégalités. Notre analyse fixe une réduction permanente de 20 Md€ par an des dépenses publiques (soit 90 Md€ sur 4,5 années). Si elle s’opère via une baisse de la consommation publique, alors la croissance est réduite et les inégalités croissent. Si ce sont les transferts qui baissent uniformément, alors la croissance est maintenue car l’offre de travail est stimulée. Mais les inégalités progressent. Le seul ajustement permettant de concilier un désendettement public tout en renforçant la croissance et en contenant les inégalités est d’engager une baisse des transferts bismarckiens, partiellement compensée par une hausse des transferts beveridgiens. Pour ne pas réduire la croissance, l’économie de 20 Md€ par an devrait être le résultat d’une baisse de la consommation publique de 4,9 Md€, d’une réduction des transferts bismarckiens de 29,4 Md€ et d’une hausse des transferts beveridgiens de 14,3 Md€, ramenant alors la dette à 105,7% du PIB. Grâce à ce cadre d’analyse, nous proposons un ajustement pour les prochaines années qui tient compte des contraintes imposées par les choix passés du gouvernement. Il repose sur des réductions de 10 Md€/an pour la consommation publique, et de 19,3 Md€ pour les transferts bismarckiens. Il est accompagné d’une hausse de 9,3 Md€ des transferts beveridgiens. Dans ce cas, la croissance n’est plus que 1,47 % (soit une perte de 0,17 point de pourcentage par rapport à la LF 2024) et les inégalités progressent jusqu’à 4,91 (au lieu de 4,83 avec la LF 2024). Cette baisse des transferts bismarckiens peut résulter d’une baisse des pensions de retraite via leur désindexation par rapport à l’inflation sur deux années. La hausse de 9,3 Md€ des transferts beveridgiens (minima sociaux et vieillesse, santé…) limiterait les conséquences négatives sur les inégalités des autres ajustements budgétaires.

Keywords: Croissance; déficit public; dette publique; Inflation; soutenabilité de la dette; Taux d'intérêt; Traité européenCroissance; déficit publique; dette publique; Emploi; Fiscalité; Inégalités; Inflation; Protection sociale; Redistribution; transferts (search for similar items in EconPapers)
Pages: 7 pages
Date: 2024-03
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