Consolidation budgétaire et risque de hausse de la dette publique
Francois Langot,
Jocelyn Maillard,
Selma Malmberg,
Fabien Tripier and
Jean-Olivier Hairault
No 202403, Notes de l'Observatoire Macroéconomie from CEPREMAP
Abstract:
Après de nombreuses années de déficit public, 2024 est marquée par une brutale dégradation des comptes publics se concluant par l’ouverture d’une procédure de déficit excessif par l’Union européenne. Le gouvernement doit démontrer sa capacité à maîtriser ses finances publiques. Maîtriser les finances publiques nécessite dans un premier temps de stabiliser le ratio dette sur PIB, pour ensuite parvenir à le réduire durablement. Au-delà de cette inversion de tendance, le risque que la dette publique connaisse, à l’avenir, de nouvelles hausses doit aussi être limité. En effet, l’économie française sera toujours heurtée par des aléas conjoncturels pouvant dégrader ses finances publiques. Quelle politique permettrait d’inverser la dynamique de la dette publique tout en limitant le risque de hausses futures de la dette en cas de conjoncture défavorable ? Cette note propose la mise en place de règles budgétaires engageant le gouvernement à réduire ses dépenses. Au-delà de l’évolution « moyenne » du ratio d’endettement public, nous évaluons également la probabilité que celui-ci dépasse un certain seuil, selon la règle de consolidation budgétaire mise en œuvre. Deux stratégies, permettant toutes deux d’économiser en moyenne 30 Milliards d’euros par an jusqu’en 2027, sont comparées : l’une réduit la consommation publique (dépenses des administrations), l’autre les transferts aux ménages. Ces politiques impactent les finances publiques et modifient de façon spécifique les réactions des ménages et des entreprises à la conjoncture. À l’horizon 2027, les baisses de transferts réduisent davantage le ratio dette sur PIB que les baisses de consommation publique (-4,9 points contre -3,5 points). Mais, si la consolidation budgétaire s’opère via une baisse de la consommation publique, il y aurait alors 25 % de chances que le ratio dette sur PIB dépasse 126,6 % en 2027 contre 127,6 % en l’absence de consolidation budgétaire. Alors que cette stratégie réduit bien en moyenne l’endettement, elle ne permet pas d’éviter le risque de voir la dette dépasser 125 % dans 25 % des cas. En effet, elle comprime à court terme la demande en cas de conjoncture défavorable, ce qui ralentit la croissance économique et donc augmente le risque d’accroissement de la dette (en 2026, il y aurait même 25 % de chances que le ratio dette sur PIB dépasse 127 % avec cette politique). En revanche, si la consolidation budgétaire passe par une baisse des transferts aux ménages, les risques de hausses futures de la dette publique seront plus faibles : il y aurait 25 % de chance que le ratio dette sur PIB dépasse 122,2 % en 2027 contre 127,6 % en l’absence de consolidation budgétaire, soit une réduction de 5,4 points. En effet, en cas de conjoncture défavorable, la réduction des transferts réduit moins l’activité économique que la réduction de la consommation publique, car les ménages compensent ces plus faibles transferts reçus par une baisse de leur épargne et une hausse de leur offre de travail.
Keywords: Croissance; déficit public; dette publique; Inflation; soutenabilité de la dette; Taux d'intérêt; Traité européen (search for similar items in EconPapers)
Pages: 8 pages
Date: 2023-10
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