Justice et inégalités: un amendement à la théorie de John Rawls
Louis de Mesnard
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Abstract:
On se demande si les principes de justice de Rawls ne sont pas exagérément inégalitaires, malgré leur côté "juste". On examine donc ce qu'il advient de l'optimum de Rawls, le maximin, quand de l'aversion pour l'inégalité" apparaît. Le maximin consiste à se placer sur un certain point de la courbe d'efficience, en admettant une certaine dose d'inégalité, pourvu que l'on donne le maximum possible aux plus défavorisés. On tient compte d'externalités en reprenant la notion d'envie sous la forme d'une aversion pour l'inégalité, essentiellement de la part des plus défavorisés. On ne peut plus raisonner sur la courbe frontière des rémunérations possibles et on démontre la validité du raisonnement sur une autre frontière d'efficience construite dans l'espace des courbes d'utilité individuelles avec un isomorphisme de l'une à l'autre. On montre qu'au maximum (le maximin) d'une courbe correspond le maximum d'une courbe, ce qui valide le raisonnement en termes d'utilité pour le calcul du maximin. Pour tenir compte de l'aversion pour l'inégalité, on proposes l'hypothèse suivante : l'utilité de chaque groupe d'individus croît avec sa propre rémunération, mais décroît quand l'écart avec la rémunération du groupe supérieur augmente. On montre alors que le maximin amendé, mesuré sur cette nouvelle fonction, est tel que le revenu de chaque agent est inférieur à ce qu'il était avant aversion pour l'inégalité et on se trouve sur une portion non efficiente de la courbe d'efficience : l'optimum est instable et on va revenir à une position telle que les revenus des moins favorisés seront au mieux ramenés au maximin antérieur. On examine ensuite le cas d'aversion généralisée pour l'inégalité puis le cas d'aversion négative pour l'inégalité de la part des groupes les plus favorisés combinée à de l'aversion pour l'inégalité de la part des moins favorisés : ce cas pourtant réaliste peut être indéterminé. On en déduit une conclusion pessimiste pour les plus défavorisés : leur situation ne peut guère s'améliorer que si on accepte l'inefficience ou si on se donne les moyens de déplacer la courbe d'efficience.
Date: 1992
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Citations:
Published in L'Economie Sociale, 1992, pp.249-262
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