DIFFICULTÉS ET ÉCHECS DES ENTREPRISES BRITANNIQUES INSTALLEES DANS LE SUD-OUEST DE LA FRANCE
Valentina Di Pietro () and
Vincent Lagarde ()
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Valentina Di Pietro: CREOP - Centre de Recherches sur l'Entreprise, les Organisations et le Patrimoine - GIO - Gouvernance des Institutions et des Organisations - UNILIM - Université de Limoges
Vincent Lagarde: CREOP - Centre de Recherches sur l'Entreprise, les Organisations et le Patrimoine - GIO - Gouvernance des Institutions et des Organisations - UNILIM - Université de Limoges
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Abstract:
Le vote du Brexit en juin 2016 a rappelé l'existence des 300 000 britanniques installés en France. Les medias ont ainsi relayé de nombreux témoignages d'expatriés exerçant une activité économique, inquiets des conséquences de la sortie de l'UE sur leurs affaires : augmentations des taxes et impôt, accès à certaines professions, instauration de visas... Malgré leur volonté de rester en France, l'insertion de ces entrepreneurs n'est pas flagrante selon les publications grand public (articles de presse, sites internet), qui évoquent des difficultés d'installation et même nombreux échecs (Lagarde & McElwee, 2016). D'après la presse, les causes seraient multiples : manque de préparation, manque de compétences, marché limité entre expatriés, problèmes familiaux, difficultés avec la langue et la règlementation (irrégularités, travail au noir), … Les rares études académiques sur ces britanniques entrepreneurs en France (Lardies, 1999 ; Stone & Stubbs 2007) ne permettent pas de trancher parmi les idées véhiculées par l'expression populaire. Cette question des difficultés connaissant une acuité particulière avec l'application du Brexit en 2019, nous proposons d'étudier les principaux déterminants des problèmes et des échecs des entreprises britanniques dans le Sud-Ouest de la France. L'état de l'art a consisté à extraire de la littérature géographique et sociologique sur ces expatriés, les informations éparses sur leurs activités et situations économiques. Puis, il s'est agi de faire converger 3 champs de la littérature entrepreneuriale, puisque ces entreprises cumulent certaines difficultés des néo-ruraux (Saleilles, 2006), des migrants (Waldinger et al., 1990 ; Stone & Stubb, 2007), et des petites entreprises en général (Levratto, 2011), notamment les plus récentes (Khelil et al., 2012). L'approche terrain en Nouvelle Aquitaine rurale, a consisté en une douzaine d'entretiens semi-directifs avec des témoins privilégiés (Quivy et Van Campenhoudt, 2006) (élus locaux, associations d'expatriés, agents immobilier, chambres consulaires) ; puis avec une dizaine d'entrepreneurs britanniques dans des situations économiques et sociales variées. En clé de lecture, nous utilisons le modèle de Gartner qui préconise d'étudier le phénomène entrepreneurial selon quatre dimensions : l'individu, le projet, le processus et son environnement (Gartner, 1985); parce qu'il est particulièrement adapté, à la fois à l'appréhension multidimensionnelle des difficultés (Khelil et al., 2012) et à l'approche des expatriés entrepreneurs (Stone & Stubb, 2007). La plupart des difficultés annoncées par la presse et la littérature sont vérifiées, mais dans des proportions variables selon les profils et les types d'activités. Comme il y a confusion du projet de vie (vivre en France, devenir propriétaire) et du projet économique, la notion d'échec est très subjective et très relative (Jenkins & McKelvie, 2016). L'entreprise n'est qu'un moyen de réaliser le principal projet familial de rester en France. Les micro-entreprises très souples (entretien parcs et jardin, bricolage maçonnerie et électricité, …) sont davantage dans une logique de subsistance. Elles sont donc moins affectées par les problèmes de compétence, de marché limité entre expatriés et de sous-investissement, que les plus importantes (bar, restaurant…). Les plus entreprenants ont de véritables stratégies et sont dans de meilleures situations économiques et sociales. Ils sont également mieux intégrés localement. La question du sens de la relation entre l'intégration du dirigeant est l'échec de l'entreprise est interrogée. Selon ses modalités finales, le Brexit pourrait avoir des effets importants sur ces entreprises, les fragiliser, voire en condamner certaines.
Keywords: Brexit; Britanniques; entrepreneurs; échecs; expatriés (search for similar items in EconPapers)
Date: 2018-06-15
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Citations:
Published in 3ème colloque interdisciplinaire sur la Défaillance d’Entreprise , Jun 2018, Caen, France
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