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Coordination, cognition, auto - référence et réflexivité aux fondements des « croyances sociales »

Denis Phan ()

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Abstract: L'objectif de ce papier est d'explorer les aspects cognitifs de la réflexivité des représentations dans larésolution de certains problèmes de coordination formalisés au moyen de la théorie des jeux, dans le butde définir ultérieurement une ontologie pour la modélisation multi-agents des « croyances sociales »dans les jeux de coordination. Dans une première section, on utilise plusieurs définitions formellesrelatives à une dimension « sociale » des croyances, proposées par André Orléan (2002, 2004). Oncherche ensuite à en évaluer la signification dans le cadre d'une confrontation entre l'approche« standard » de la théorie des jeux et l'approche « comportementaliste » (ou « expérimentale »). Deuxsituations particulières de coordination sont passées en revues. Dans les deux cas, la réflexivité descroyances est en question.Dans les jeux de « pure coordination », les joueurs doivent se coordonner sans communication préalable(jeu non-cooperatif). Une caractéristique de ces jeux du point de vue de l'approche standard est lamultiplicité des équilibres de Nash (de deux à une infinité, selon le jeu considéré). Du point de vuecomportemental, le problème du « point focal » réside alors dans la nécessité de mobiliser desconnaissances extérieures au cadre « standard » de la théorie afin de servir de référence « saillante »dans la sélection des équilibres. La notion de « croyances sociales » introduite par Orléan permet uneinterprétation féconde de ces résultats. Dans le « concours de beauté », les joueurs sont en concurrencepour évaluer un multiple ce que sera l'évaluation moyenne de l'ensemble des joueurs. Il n'y a, selonl'approche standard qu'un seul équilibre de Nash. Les résultats expérimentaux montrent que cetéquilibre n'est jamais atteint dans le cadre d'un jeu unique. La réflexivité se manifeste d'abord à traversla question centrale de savoir ce que va produire en moyenne le collectif des joueurs. On est alorsamené à poser la question « de second niveau » sur le rôle de la croyance des autres joueurs sur laréponse à cette question et ses incidences sur leurs choix. Ce bouclage récursif pourrait en théorie êtreinfini, pourtant, l'économie expérimentale nous montre qu'il n'en est rien dans les raisonnementseffectifs. Pour conceptualiser ces dimensions récursives du processus cognitif, on utilise les notions de« profondeur stratégique » et de « hiérarchie cognitive ». A un premier niveau, il s'agit d'évaluer lenombre d'étapes de raisonnement récursifs dont est capable un joueur. A un second niveau, il s'agitd'évaluer la capacité de raisonnement récursif qu'un joueur attribue aux autres joueurs, etc....Ici encore lanotion de « croyances sociales » permet une réinterprétation intéressante du phénomène.

Keywords: auto-référence; coordination; croyances sociales; objet social; jeux de coordination; économie expérimentale; économie cognitive (search for similar items in EconPapers)
Date: 2005-01
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Citations:

Published in Réflexivité et auto-référence dans les systèmes complexes. 12èmes Journées de Rochebrune, rencontres interdisciplinaires sur les systèmes complexes naturels et artificiels., Jan 2005, pp.187-205

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