AU-DELA DE LA NECESSITE DE CONSIDERER LES PERFORMANCESSOCIALES DANS LA MICROFINANCE: UNE PROPOSITION D'EVALUATION
Simon Cornee
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Abstract:
1. La nécessité de considérer les performances sociales dans la microfinanceLes dispositifs de microfinance sont des structures offrant des services financiers de base(épargne/crédit) et plus élaborés (assurances) à une frange de la population exclue des circuitsfinanciers classiques. La plus ancienne et la plus connue des composantes de la microfinanceest le microcrédit, qui consiste à accorder des prêts de petits montants, à court terme et àpetites échéances. La clientèle cible étant pauvre et ne disposant pas de garanties matérielles,la garantie est généralement apportée par des groupes de caution solidaire.Le succès de la Grameen Bank a déclenché une véritable révolution du microcrédit, enréussissant à obtenir d'excellents taux de remboursement tout en prêtant à une clientèlepauvre ne disposant pas de garantie matérielle.Un mouvement composé d'acteurs disparates (ONG, bailleurs de fonds...) a vu dans lemicrocrédit et plus largement dans la microfinance un moyen efficace d'éradication de lapauvreté. La microfinance « contemporaine » a ainsi fait l'unanimité pendant les dixpremières années de son existence (1980-1990). Le courant ONGiste y voyait les bienfaitsd'une approche bottom-up ciblée sur l'individu favorisant une amélioration du capital social.Les partisans d'une approche libérale du développement y trouvaient un moyen peu onéreuxd'éradiquer la pauvreté grâce à un effet de levier important eu égard à l'investissementconsenti, et ce tout en respectant les mécanismes de marché. Enfin, la microfinance constituaitun outil efficace s'insérant facilement dans le tissu socio-économique et permettait la créationd'activité économique. Cet engouement s'inscrivait parmi les nombreuses réflexionsconsacrées au lien entre finance et développement économique. La microfinance est alorsconsidérée comme un remède miracle pour lutter contre la pauvreté (Morduch, 1999).Pour éviter de reproduire les erreurs du passé, notamment l'échec de l'intervention publiquepour pallier les imperfections du marché – par l'intermédiaire des crédits subventionnés –,l'accent a été porté exclusivement sur les questions de viabilités financière et institutionnelle.L'impact social était considéré comme intrinsèque à l'activité des institutions de microfinance(Lapenu et Al., 2003). La production scientifique s'est essentiellement cantonnée à troisaspects principaux : le risque inhérent au crédit, la compréhension du marché de crédit et lerôle du crédit dans le développement de l'entreprise. Ce courant faisant référence à une2volonté d'indépendance financière des IMF, est qualifié d'institutionnaliste1 (Morduch,2000). Cette approche a un objectif de moyen basé sur l'idée qu'une massification de l'offrede crédit par l'intégration du secteur microfinancier dans les marchés financiers permettrait àterme d'éradiquer la pauvreté.La faillite de certaines institutions et la déviation de certaines IMF de leur mission originelleont fait resurgir au devant de la scène la nécessité de redéfinir la notion de performance dansle secteur microfinancier, en considérant un double bottom-line (Tulchin, 2003) oùapparaissent volets social et financier. Nous vision insiste sur l'équilibre entre performancessociales (PS) et performances financières (PF) ainsi que sur l'interdépendance entre ces deuxniveaux de performance.2. Une proposition d'outil d'évaluationDevant cette problématique, nous montrerons en premier lieu que le champ de lamicrofinance a peu fait l'objet de travaux sur l'analyse de performance (socialeprincipalement) et que l'utilisation de l'axiomatique Data Envelopment Analysis se révèle icipertinente et adaptée. En second lieu, nous mettrons en exergue les difficultés de spécificationde DEA, ce qui justifiera notre approche méthodologique basée sur la combinaison entre DEAet une analyse multivariée – analyse en composantes principales. En troisième lieu, nousprésenterons la spécification que nous avons retenue. En quatrième lieu, nous commenteronsles résultats, en soulignant que PS et PF se révèlent être compatibles, voire mêmecomplémentaires. Nous conclurons que notre approche gestionnaire vient en appui duparadigme socio-économique en ouvrant la boîte noire de la microfinance – et plus largementde la finance solidaire – pour en comprendre les mécanismes et concevoir les outilsnécessaires (outils d'évaluation notamment) à son développement durable et responsable.
Keywords: microfinance; méthode data envelopment analysis; Pérou (search for similar items in EconPapers)
Date: 2007-05
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Citations:
Published in JOURNEES INTERUNIVERSITAIRES SUR L'ESS, May 2007, Rennes, France
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