Industrialisation, division du travail et compétences ouvrières. Le débat du premier XIXe siècle entre économistes, technologues et penseurs sociaux
François Vatin ()
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François Vatin: IDHE - Institutions et Dynamiques Historiques de l'Economie - ENS Cachan - École normale supérieure - Cachan - UP1 - Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne - UP8 - Université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis - UPN - Université Paris Nanterre - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
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Abstract:
Cet article se penche sur les débats sur les avantages et les inconvénients de la division du travail et du machinisme, débats qui commencent dès l'aube de la Révolution industrielle. Il prend pour point de départ la pensée d'un littérateur contre-révolutionnaire oublié, Pierre-Edouard Lemontey, qui, dès 1801, avait développé une critique brillante et incisive du célèbre texte d'Adam Smith sur la division du travail. On trouve chez Lemontey un cadre argumentatif qui sera repris périodiquement tout au long des XIXe et XXe siècles. Pourtant, dès les années 1820, les technologues français comme Pierre- Joseph Christian, Charles Dupin ou Claude-Lucien Bergery avaient montré que la réduction machinique de l'homme, non seulement n'était pas possible, mais surtout n'était pas désirable, y compris dans les intérêts bien compris de l'entrepreneur capitaliste. Marx délaissera ces auteurs et leur préfèrera les technologues anglais, Charles Babbage et surtout Andrew Ure, qui, dans l'esprit de la pensée économique " manchesterienne ", présentaient avec plus de cynisme l'exploitation de la main d'oeuvre par le patronat. On confondra souvent la critique marxiste de l'ordre capitaliste et la critique contre-révolutionnaire de Lemontey dans la figure d'une tendancielle " déqualification du travail ", qui se serait poursuivie pendant deux siècles. Une telle thèse est difficilement admissible si l'on considère que, parallèlement, la durée moyenne de la formation initiale n'a cessé de s'élever. Cet article cherche à montrer que, derrière l'apparente question de l'autonomie technique (qualification/déqualification), ce qui est en jeu est en fait celle de l'autonomie économique, autrement dit du salariat. Pour déjouer ces contresens, il faut, suivant Marx, pourtant souvent mal compris en la matière, dissocier le concept générique de " travail " des formes d'encadrement social (et d'exploitation) de celui-ci, et notamment de celle dominante aujourd'hui de salariat.
Keywords: Division du travail; Machinisme; Technologues; Déqualification; Salariat (search for similar items in EconPapers)
Date: 2010
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Citations:
Published in Ergologia, 2010, 4, pp.25-53
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