La relation universités-entreprises et l'émergence économique
Julien Vercueil ()
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Abstract:
L'émergence économique peut être vue comme un processus d'accélération des transformations institutionnelles qui touche certains pays en voie de développement depuis au moins une décennie. Elle se traduit, notamment, par une intégration accrue des économies concernées dans les courants d'échanges mondiaux et une croissance économique soutenue sur une période allant d'une dizaine d'années (pour la Russie) à une trentaine d'années (pour la Chine). Les économies émergentes sont confrontées aux enjeux de ces transformations qui remettent en cause leurs structures productives, parfois leurs équilibres sociaux et peuvent toucher, dans le cas récent des pays arabes, leurs régimes politiques. Si les trajectoires d'émergence se caractérisent par leur diversité et s'il n'existe pas de « one best way » de l'émergence (Vercueil, 2010), certains des enjeux précités sont communs à l'ensemble des pays concernés. C'est le cas notamment des questions de l'accroissement de la productivité du travail et du contenu en valeur ajoutée de la production et des exportations, qui se manifestent à des degrés divers et selon des modalités différentes tout en constituant des piliers essentiels des processus d'émergence, où qu'ils se situent. La Tunisie n'est pas restée à l'écart de ce mouvement qui touche aujourd'hui plus d'une cinquantaine de pays dans le monde. Son processus d'ouverture économique, initiée par le plan d'ajustement structurel de 1986, prolongé par l'accession à l'OMC en 1995 puis par les négociations d'association avec l'Union Européenne aboutissant à l'accord de libre échange de 2008, a imprimé sa marque sur sa trajectoire économique. Or la trajectoire d'émergence ne doit pas être confondue avec une trajectoire de développement : l'émergence peut conduire au développement, mais ne se confond pas avec lui, et l'exemple du Mexique montre qu'une économie en développement peut s'engager dans un processus d'intégration économique et enregistrer un accroissement de ses échanges sans pour autant bénéficier d'une montée en gamme de ses exportations et d'une diffusion de ses effets à l'économie nationale. Cet exemple de ce qu'on pourrait appeler le « syndrome mexicain », par opposition à des trajectoires de montée en gamme qu'ont connu dans leur temps le Japon, Taïwan ou la Corée du Sud, peut servir d'introduction à notre approche du rôle de la relation université entreprises en Tunisie. En effet, le risque existe que la relation étroite existant entre l'économie de l'Union Européenne et celle de la Tunisie reproduise les processus que l'on a vu se développer dans la relation entre l'économie américaine et l'économie mexicaine, confinant cette dernière au rôle de sous-traitant industriel (ou de services) pour des productions à faible valeur ajoutée et à contenu technologique limité.
Keywords: Tunisie; relation université entreprise; modernisation technologique; développement économique; émergence économique (search for similar items in EconPapers)
Date: 2011-06-06
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Published in Quel modèle de développement pour la Tunisie démocratique ? , ASECTU, Jun 2011, Hammamet, Tunisie
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