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L'agencement de pratiques d'action publique d'adaptation au changement climatique et de pratiques d'avertissement de la population: une influence rétroactive de catastrophes attendues

Mondon Sylvain (sylvain.mondon@lecnam.net) and Anne Marchais-Roubelat (anne.roubelat@lecnam.net)
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Mondon Sylvain: LIRSA - Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action - CNAM - Conservatoire National des Arts et Métiers [CNAM]
Anne Marchais-Roubelat: LIRSA - Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action - CNAM - Conservatoire National des Arts et Métiers [CNAM]

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Abstract: L'évolution du climat est-elle à considérer comme génératrice de crises pour les activités organisées ? Depuis plusieurs décennies le changement climatique fait l'objet de travaux prospectifs, largement fondés sur des hypothèses d'effets futurs, en sciences physiques comme en sciences humaines et sociales. Au cours des deux dernières décennies cependant, l'objectivation du phénomène s'est précisée avec l'affinement de probabilités d'occurrence de certains événements-comme les vagues de chaleur-, ces événements pouvant être des événements extrêmes à dynamique rapide ou des catastrophes naturelles à dynamique plus lente. Les deux premières décennies du XXIe siècle constituent ainsi une période de double transition : d'une part entre l'évolution des événements avec le passage d'un climat évoluant majoritairement du fait des influences astronomiques et géologiques à un climat dont l'évolution est de plus en plus influencée par les effets cumulés des activités humaines (GIEC, 2021), d'autre part entre une durée longue d'évolution (à l'échelle des évolutions astronomiques et géologiques) qui en rend la perception difficile, et une durée courte qui la rend perceptible à l'échelle humaine (où la perception de son évolution se combine avec les effets des activités). En examinant les effets d'événements réalisés sur les activités organisées nous cherchons à mieux comprendre, dans une conception de l'action considérée comme un processus historique, les relations entre phénomènes extrêmes anticipés et catastrophes gérées par les services de l'État lorsque les événements s'imposent à eux. Une approche qualitative exploratoire des relations organisationnelles entre activités opérationnelles d'avertissement de la population (caractéristique du temps présent) et activités d'adaptation au changement climatique (caractéristique du temps futur) permet de détecter l'agencement relatif de ces deux composantes d'action publique relevant de la sécurité des personnes et des biens. Une investigation longitudinale sur la période située entre la création du GIEC et l'entrée en application de l'accord de Paris, suivant une approche orientée par la pratique, met en évidence l'influence mutuelle de ces activités dans l'action climatique en France. L'analyse de l'évolution de ces relations au cours du temps donne à voir des changements de phase d'action (Marchais-Roubelat & Roubelat, 2016). En focalisant l'analyse sur l'échelle nationale, un changement de phase majeur émerge actuellement qui peut être déduit de traces d'anticipation d'effets futurs liés au dérèglement climatique au sein de documents normatifs relatifs aux dispositifs opérationnels d'avertissement. Dans une démarche interprétative croisant les points de vue de praticiens des politiques publiques, de praticiens des systèmes d'avertissement et de scientifiques du climat (Sandberg & Tsoukas, 2011), les travaux font ressortir un changement de phase entre la dominance d'une logique de réaction et l'émergence d'une logique d'anticipation. Ce constat établit une influence mutuelle des activités d'avertissement et d'adaptation à travers une transformation relationnelle se reflétant dans des pratiques d'action publique (Gherardi, 2019). A partir de ce résultat, en adoptant une posture d'anthropologie politique, il est possible d'aborder la question de l'influence de la science climatique sur l'action publique nationale au prisme des deux composantes traitées ici dans une période où les connaissances sur les aspects les plus dimensionnants sont de moins en moins incertaines. Ces travaux incitent à explorer plus avant la question de la temporalité dans une analyse ancrée en théorie des organisations et en management public. Ces pistes laissent entrevoir des apports en matière d'aide à l'action en contexte extrême (Hällgren et al, 2018), notamment pour la gestion de temporalités d'action lors de transition entre un contexte sous contrôle et un contexte d'urgence, voire l'émergence d'événements inconnus ou de crises.

Keywords: aide à l'action; pratiques transformatrices; transition climatique; anticipation; contextes extrêmes (search for similar items in EconPapers)
Date: 2022-06
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Citations:

Published in Colloque PMP 2022 : La relation Savoir-Pouvoir dans l’action publique face à l’incertitude, Jun 2022, Paris, France

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