 Des valeurs coopératives aux packages de contrôle de gestion: Quelles traductions sont à l’œuvre ?Benjamin Habermacher ()
Post-Print from HAL Abstract: « Pour comprendre la Coopération, il faut tenir compte de deux séries de considérations : l'idéal coopératif d'une part, l'existence de coopératives d'autre part ; ces deux séries sont distinctes et pourtant étroitement unies. Lorsqu'on envisage la première série, on est conduit à dresser un constat d'échec ; l'examen de la seconde en revanche nous met en présence de réussites incontestables. » René Prévost, 1966, p. 19 Le constat établit par Prévost il y a près de 70 ans ne semble pas démenti par l'actualité. Que ce soit la reprise très médiatique de la société Duralex par ses salariés ou l'annonce de 2025 comme année internationale des coopératives par l'ONU, le mouvement coopératif semble bénéficier d'une popularité croissante. Néanmois, ce propos doit être nuancé. En premier lieu parce qu'il témoigne d'un biais du survivant : les coopératives médiatiques sont celles qui réussissent à s'imposer dans la durée. En second lieu parce que les questionnements autour des conditions de possibilités de la réussite d'une coopérative ne sont toujours pas résolus. Des travaux récents autour de l'innovation sociale (Denos, 2022), d'une approche socio-historique des institutions coopératives (Quijoux, 2022), de la personnalité des coopérateurs (Favre, 2024) ou encore des valeurs (Deville et al., 2020) n'épuisent pas le thème. Dans le domaine du contrôle de gestion, dont nous reprenons la définition de Malmi et Brown (2008, p. 290) « Those systems, rules, practices, values and other activities management put in place in order to direct employee behaviour should be called management controls », la structure duale des coopératives (Desroche, 1976) présente un paradoxe : comment concilier le pôle économique, tourné vers la performance, et le pôle politique, axé sur l'égalité ? Notre hypothèse de départ, fondée sur une revue de la littérature et une première étude exploratoire, est que le package de contrôle des sociétés coopératives présente une adaptabilité importante du fait des valeurs coopératives. Dans le cadre de ce travail doctoral, nous croisons l'étude de la diffusion des valeurs coopératives dans le package de contrôle de plusieurs SCOP et SCIC en adoptant une démarche interprétativiste. Recueillis à l'aide d'une série d'entretiens semi-directifs, le vécu des actants (Chanlat, 2005) ainsi que leurs volontés (Merchant & Otley, 2020) nous permettent de dresser l'état et l'évolution du package en tant que réseau au sens de la théorie de l'acteur réseau. De premiers résultats montrent l'importance de se singulariser sur le plan sémantique d'avec les entreprises capitalistes, notamment par le refus de la transposition de règles considérée comme délétères pour l'humain. En revanche ces mêmes résultats montrent la tendance à copier/conserver des outils de gestion capitalistes et à les éditer à la marge. Pour expliquer ces résultats, nous mobilisons entre autres le concept d'édition issu du néo-institutionnalisme scandinave (Røvik, 2023; Wæraas & Nielsen, 2016).Nous entendons ainsi mettre en évidence le rôle et la place des valeurs coopératives dans la structuration des packages de contrôles coopératifs. Keywords: Edition; Coopératives; Package de contrôle de gestion; Contrôle de gestion; Théorie de l'acteur réseau (search for similar items in EconPapers) Published in 46è congrès de l’AFC, Association Francophone de Comptabilité, May 2025, Saint-Malo, France There are no downloads for this item, see the EconPapers FAQ for hints about obtaining it. Related works: Export reference: BibTeX RIS (EndNote, ProCite, RefMan) HTML/Text Persistent link: https://EconPapers.repec.org/RePEc:hal:journl:halshs-05245951 Access Statistics for this paper More papers in Post-Print from HAL |
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