 Le marché des cartes PokémonRenaud Hebert ()
Working Papers from HAL Abstract: « De l'école au pactole »... Ce mot amusant est celui de Vincent Vidal, journaliste pour le magazine Collectionneur & Chineur. Il illustre la mutation opérée dans le regard porté sur Pokémon, une franchise japonaise créée en 1996 par Satoshi Tajiri produisant à l'origine des jeux vidéo, puis des séries d'animation et surtout des jeux de cartes à collectionner. A l'aube des années 2000, l'arrivée de la franchise en France génère une forte émulation chez les enfants et se traduit par une frénésie consumériste dont les médias se font l'écho, comme en attestent les archives de l'INA. La folie de cette « mode » qui agite les cours de récréation va être caractérisée par le terme « Pokémania ». Près de vingt ans plus tard, plus de 30 milliards de cartes à collectionner ont été vendues. La franchise vient de célébrer son vingt-cinquième anniversaire, et l'engouement est toujours aussi fort, en particulier depuis le lancement du jeu smartphone Pokémon GO en 2016 et les confinements successifs. Néanmoins, un certain transfert s'est opéré dans le rapport de la population à Pokémon. Les enfants des années 2000 sont devenus adultes, et à l'effervescence des débuts s'est substitué une forme de nostalgie, caractéristique du marché du retrogaming et du goût plus général pour le « vintage ». Comme l'indiquait l'expert Florian Bourguet lors de la vente Vermot & Associés du 10 juin 2021, « c'est un secteur où on est assez nostalgique, on rachète ce qu'on n'a pas pu avoir quand on était petit ». Les 25-35 ans sont ainsi très actifs sur ce marché. Le commissaire-priseur Léonard Pomez précise que « c'est leur génération, ils ont vu naître les Pokémon et aujourd'hui, ils ont un certain pouvoir d'achat ». Dans ce cadre, un fort regain d'intérêt a été observé sur le marché des cartes Pokémon. Au gré de vidéos d' « influenceurs » sur les réseaux sociaux et d'une médiatisation sans précédent des prix de vente de certaines cartes rares, le marché a connu une dynamique inédite. Ainsi, les cartes Pokémon ont largement pénétré le marché des ventes aux enchères. Si l'on notait sporadiquement la présence de certains lots de cartes Pokémon ces dernières années, c'est véritablement en 2021 que les commissaires-priseurs ont commencé à traiter sérieusement ce marché. L'offre s'est dès lors adaptée à la demande exponentielle. De fait, l'attrait pour les cartes rares et anciennes crée un décalage significatif entre une demande croissante et une offre limitée, puisque les différentes extensions de cartes ne sont pas rééditées. Ce dossier d'actualité vise à rendre compte des acteurs, des codes spécifiques, des dynamiques et de la géographie qui caractérisent ce marché en croissance, et participent au phénomène d'artification de ces objets de collection. Keywords: Pokémon; Pokémon GO; Marché de l'art; Vente aux enchères (search for similar items in EconPapers) Published in Ecole du Louvre. 2022 Downloads: (external link) Related works: Export reference: BibTeX RIS (EndNote, ProCite, RefMan) HTML/Text Persistent link: https://EconPapers.repec.org/RePEc:hal:wpaper:hal-05106295 Access Statistics for this paper More papers in Working Papers from HAL |
Is your work missing from RePEc? Here is how to contribute.
Questions or problems? Check the EconPapers FAQ or send mail to .
EconPapers is hosted by the
School of Business at Örebro University.