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La participation ne se décrète pas, elle s'organise

Alice Anberrée, Emmanuel Coblence (), Frédéric Kletz () and Théo Simon ()
Additional contact information
Alice Anberrée: LIRSA - Laboratoire interdisciplinaire de recherche en sciences de l'action - Cnam - Conservatoire National des Arts et Métiers [Cnam]
Emmanuel Coblence: CGS i3 - Centre de Gestion Scientifique i3 - Mines Paris - PSL (École nationale supérieure des mines de Paris) - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - I3 - Institut interdisciplinaire de l’innovation - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Frédéric Kletz: CGS i3 - Centre de Gestion Scientifique i3 - Mines Paris - PSL (École nationale supérieure des mines de Paris) - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - I3 - Institut interdisciplinaire de l’innovation - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
Théo Simon: AMU - Aix Marseille Université, LEST - Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail - AMU - Aix Marseille Université - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

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Abstract: Les activités de la médiation culturelle véhiculent des enjeux majeurs, aussi bien au niveau sociétal qu'à celui des institutions culturelles, apparaissant comme le coeur même de leur mission. Le paradigme central renvoie aux enjeux de transmission de savoirs et d'expérience visiteurs. Pourtant, en dépit du fort soutien des politiques publiques, ces activités traversent depuis leur naissance à la fin du 20ème siècle, une crise répétée, touchant à leur rôle, à la forme des médiations qu'elles déploient, à leur place dans l'institution, aux compétences des acteurs qui les portent, et parfois à leur légitimité-même. Ces vagues de critiques ont induit de multiples transformations de l'activité, cherchant sans cesse à adapter les projets et à réorganiser les services dédiés à ces missions. Si ces changements ont été largement documentés par la recherche, un nouveau paradigme, moins exploré, a fait irruption récemment : la médiation participative, une forme de médiation qui ne serait plus descendante de l'institution vers ses publics, mais qui deviendrait plus ascendante, inclusive, horizontale, en partant des questionnements du public pour co-construire une dynamique d'interaction et une démarche d'apprentissage proactive. L'objectif du projet ORDisPaM est de mieux comprendre ces évolutions, à travers le cas d'Universcience, établissement de référence de culture scientifique et technique, et à travers plusieurs projets de médiation participative qui s'y déploient : comment les activités de médiation évoluent-elles vers des formes participatives ? Avec quelles conséquences pour les professionnels de la médiation, en termes de compétences, d'organisation du travail et d'identité professionnelle ? Quels outils de gestion et quels dispositifs organisationnels sont mis en place pour accompagner ces évolutions ? Cette recherche a permis de tirer 4 grands enseignements : 1) La démarche de développement de médiation participative ne se décrète pas, mais s'organise. En tant qu'activité nouvelle, la médiation participative doit être considérée non pas comme une simple évolution de forme d'une activité préexistante, mais comme une innovation majeure, une innovation non seulement conceptuelle, mais aussi organisationnelle, qui nécessite alors d'être conçue en tant que telle. C'est tout une démarche de construction de cette organisation qu'il s'agit de déployer, aussi bien en amont de la rencontre avec les visiteurs, que pendant leur participation in vivo puis en aval. 2) Une telle démarche organisationnelle nécessite de se doter de nouveaux outils de représentations. La matrice des médiations participatives construite au cours de la recherche, s'inscrit précisément dans cet objectif, en offrant aux médiateurs un outil de positionnement et de capitalisation de leurs médiations. Elle aide aussi les équipes en faisant émerger une série de questionnements et un cadre d'analyse et d'évaluation de leur activité. La matrice vise ainsi à doter la démarche organisationnelle d'une assise technique et réflexive. 3) La participation des publics ne signifie pas autonomisation totale du visiteur. Au contraire, la démarche participative nécessite un accompagnement de la part de l'institution, incarnée par le travail du médiateur. 4) En conséquence, la médiation participative doit être considérée comme un double processus de transformation, et, en miroir, comme un double parcours d'apprentissage : parcours d'apprentissage du visiteur, parcours d'apprentissage du médiateur et de l'institution. Par confrontation et tension entre deux parcelles de savoirs, et par interaction entre deux référentiels de connaissances et de compétences, la médiation participative, est un processus de co-transformation. Elle suppose d'une part de reposer sur une assise organisationnelle (la mise en scène et le cadre dans lesquels l'interaction prend place), et d'autre part de mettre en place un processus de capitalisation, duquel la matrice des médiations participatives peut constituer un des fondements.

Date: 2025
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Published in Conservatoire national des arts et métiers; Mines ParisTech. 2025

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