À l’approche de la COP 30, entre promesses et réalités, quel bilan pour l’aide publique au développement verte ?
Meriem Hamdi-Cherif () and
Elsa Feltz
Additional contact information
Meriem Hamdi-Cherif: OFCE - Observatoire français des conjonctures économiques (Sciences Po) - Sciences Po - Sciences Po
Elsa Feltz: OCDE / OECD - Organisation de Coopération et de Développement Economiques = Organisation for Economic Co-operation and Development
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Abstract:
À l'heure où s'ouvre la 30e conférence des parties (COP30) au Brésil, ce Policy brief propose une lecture critique de la finance climatique internationale, entre ambitions de solidarité et de justice climatique entre pays du « Nord » et du « Sud », et réalités. Depuis le Sommet de la terre de Rio (1992), les pays développés se sont en effet engagés à soutenir la transition écologique et sociale des pays du « Sud », via des financements et des transferts technologiques. Pourtant, trois décennies plus tard les flux demeurent insuffisants, inéquitablement alloués et souvent adossés à des prêts plutôt qu'à de véritables dons. Le Mécanisme de Développement Propre (MDP), instauré par le Protocole de Kyoto, a permis de financer près de 8 000 projets dans les pays en développement. Cependant, ceux-ci se sont concentrés en Asie du Sud Est – notamment en Chine et en Inde – au détriment d'autres régions plus pauvres comme l'Afrique. Leur impact environnemental est également controversé : nombre de crédits carbone émis ne correspondraient pas à de réelles réductions d'émissions, tandis que les retombées économiques pour les populations locales et les transferts technologiques se sont révélés limités. Pour pallier ces dérives, l'Accord de Paris a instauré le Mécanisme pour un Développement Durable (MDD), censé renforcer l'intégrité environnementale et l'additionnalité des projets. Mais sa mise en oeuvre demeure lente et inégale, avec peu d'initiatives enregistrées à ce jour. L'objectif des 100 milliards de dollars annuels promis à Copenhague en 2009 par les pays développés pour soutenir l'atténuation et l'adaptation dans les pays en développement n'a, lui, été atteint qu'en 2022, avec d'importantes disparités entre pays donateurs. Par ailleurs, les montants d'aides recensés seraient surévalués du fait de leur comptabilisation, qui prend uniquement en compte les montants totaux des prêts, sans distinguer la part de soutien réelle du financement fourni (ses caractéristiques concessionnelles). Enfin, l'absence de critères clairs de répartition entre pays remet en cause le principe de responsabilités communes mais différenciées, avec un déséquilibre important entre responsabilité historique et effort financier. En définitive, la finance climatique reste marquée par un écart persistant entre engagements et mise en oeuvre, appelant une réforme profonde pour en faire un véritable levier de justice climatique et de développement durable.
Date: 2025-11-10
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