La Monnaie et ses Singularités
André Chaîneau
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André Chaîneau: Université de Poitiers, France
Notas Económicas, 2013, issue 37, 23-32
Abstract:
Qu’est-ce que la monnaie ? L’interrogation semble inutile, tout un chacun pensant connaître cet objet dont il se plaint généralement de manquer. Pourtant – et c’est bien là, la première singularité qu’on se plaira à souligner, les économistes semblent incapables d’en donner une définition simple et précise ! Cela commence avec John Richard Hicks qui, dans son célèbre article paru en 1935 dans la revue Economica « A Suggestion for simplifying the Theory of Money » classe les éléments de l’actif du bilan d’un agent économique selon leur degré de liquidité, de facilité à être transformé en monnaie. L’année suivante en 1936, John Maynard Keynes opére dans « la théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie », la substitution des mots. Le chapitre XVI débute par : « la préférence pour la liquidité ... est identique ... à la demande de monnaie ». Il ne reste plus qu’à affirmer que la frontière entre monnaie parfaitement liquide et titres financiers n’est pas hermétique parce que certains titres émis à court terme, sans risques et liquidables à la demande peuvent être qualifiés de liquides (comme les dépôts sur livrets). Cette opinion est rapidement partagée par la plupart des auteurs. Hicks la réexpose magistralement dans ses « Critical Essays in Monetary Theory » en 1967. Sur le plan conceptuel, on voit apparaître les termes de substitut monétaire, de quasi-monnaie. Sur le plan statistique, sont créés des agrégats gigognes avec l’agrégat monétaire M1 qui représente la masse monétaire au sens strict, M2 qui lui ajoute certains titres financiers et M3 d’autres encore un peu moins liquides. La thèse de l’extension de la masse monétaire qui se trouve ainsi validée puisque c’est M3 l’agrégat large qui est nommé masse monétaire ! Ce glissement s’est opéré sans réelle contestation. Les années 50 et 60 voient triompher le néokeynésianisme alors que le monétarisme n’avait pas bonne presse. La fourniture de plusieurs mesures pour un même concept ne paraissait et ne paraît toujours pas une absurdité mais, au contraire, une commodité pour les chercheurs! On a au final réussi à noyer la monnaie liquide par nature dans un ensemble financier plus vaste et caractérisé par sa moindre liquidité. Sans aucun doute, il faut rappeler que la monnaie n’est que la monnaie. Mais encore faut-il pour cela, en énoncer toutes les singularités.
Date: 2013
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