EconPapers    
Economics at your fingertips  
 

L’Administration, visite d’atelier

Frédérique Pallez
Additional contact information
Frédérique Pallez: CGS i3 - Centre de Gestion Scientifique i3 - Mines Paris - PSL (École nationale supérieure des mines de Paris) - PSL - Université Paris Sciences et Lettres - I3 - Institut interdisciplinaire de l’innovation - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique

Post-Print from HAL

Abstract: Comment l'État fait-il pour agir ? Plus précisément, comment les différents documents administratifs (jugements, notifications, arrêtés…) sont-ils fabriqués et s'imposent-ils comme des décisions légitimes ? Cette question, au premier abord, conduit à des réponses parfaitement connues depuis Max Weber : le droit garantit la légitimité des actes, et une bureaucratie rationnelle garantit l'objectivité de leur mise en oeuvre. Toutefois, de multiples recherches, adoptant des démarches ethnographiques, ont montré une réalité nettement plus compliquée. Qui plus est, le processus souvent tortueux et peu prédictible par lequel on arrive à un « acte d'État », processus qu'on appelle couramment le « travail de bureau » a été, jusqu'ici, selon le sociologue Jean Marc Weller, auteur de l'ouvrage, insuffisamment décrit et analysé dans ses composantes élémentaires et matérielles : en effet, peu de chercheurs se sont intéressés en profondeur aux dossiers, aux classeurs, aux calculs, aux étagères, aux ordinateurs et à l'agencement des pièces, des guichets et des couloirs. C'est pourtant ce monde grisâtre des bureaux qui passionne depuis longtemps Jean Marc Weller [1][1]Cf. son ouvrage L'État au guichet. Sociologie cognitive du…, et qui constitue l'objet d'enquête qu'il nous restitue dans le présent ouvrage. Pourquoi cet intérêt ? Entre autres, parce que l'auteur estime que la recherche s'est beaucoup penchée sur les acteurs, au détriment des outils et des objets qu'ils manipulent ; et que, par voie de conséquence, la mise en avant de la dimension sociale du travail bureaucratique a occulté sa dimension technique, largement minorée. Or, on a affaire là à ce que l'auteur appelle des « infrastructures du droit », qui équipent le raisonnement juridique, mais qui deviennent aussi invisibles pour leurs utilisateurs qu'une route pour un automobiliste, alors que, dans les deux cas, la configuration de ces infrastructures est lourde de conséquences sur le résultat final de l'action.

Date: 2019
Note: View the original document on HAL open archive server: https://minesparis-psl.hal.science/hal-02444144v1
References: Add references at CitEc
Citations:

Published in Gérer et Comprendre. Annales des Mines, 2019, N°138 (4), pp.63-64. ⟨10.3917/geco1.138.0063⟩

Downloads: (external link)
https://minesparis-psl.hal.science/hal-02444144v1/document (application/pdf)

Related works:
This item may be available elsewhere in EconPapers: Search for items with the same title.

Export reference: BibTeX RIS (EndNote, ProCite, RefMan) HTML/Text

Persistent link: https://EconPapers.repec.org/RePEc:hal:journl:hal-02444144

DOI: 10.3917/geco1.138.0063

Access Statistics for this paper

More papers in Post-Print from HAL
Bibliographic data for series maintained by CCSD ().

 
Page updated 2025-03-19
Handle: RePEc:hal:journl:hal-02444144