Évaluation, gestion de la main d'œuvre et restructurations industrielles permanentes
Emilie Lanciano () and
Caroline Lanciano-Morandat ()
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Emilie Lanciano: COACTIS - COnception de l'ACTIon en Situation - UL2 - Université Lumière - Lyon 2 - UJM - Université Jean Monnet - Saint-Étienne
Caroline Lanciano-Morandat: LEST - Laboratoire d'Economie et de Sociologie du Travail - AMU - Aix Marseille Université - CNRS - Centre National de la Recherche Scientifique
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Abstract:
Il y a une vingtaine d'années que les sociologues du travail débattent d'une façon ou d'une autre de la notion de compétence et de son usage. Pourtant, le terme reste flou, polysémique et les pratiques d'évaluation et de gestion qui lui sont rattachées sont multiples et évolutives. Ainsi, l'enquête, support de cette communication, montre que, dans une période de restructurations permanentes, cette " logique " devient, dans un établissement sidérurgique, à l'origine d'une disjonction entre la mesure et la valorisation des individus effectués par la DRH et discutée par les syndicats et celles de l'activité industrielle faite par l'encadrement technique. L'intermédiaire entre ces différents gestionnaires qui était dans le système antérieur, le processus de définition du poste n'a plus de réalité dans une configuration où rien n'est stable, ni l'organisation du travail, ni la quantité de travail demandée, ni les qualités des salariés présents. Cette disjonction est aujourd'hui telle que l'encadrement technique manifeste son inquiétude pour la production à venir, et que les salariés craignent de ne pas pouvoir valoriser leur travail effectif. Il s'agit de s'interroger, au delà des discours et des faux semblants, sur la pratique réelle d'évaluation et de gestion que l'on présente comme fondée sur la compétence. Dans l'établissement étudié, les restructurations successives mettant à mal les filières, obligent à suppléer, en permanence, à des défaillances imprévues. La logique compétence doit alors s'appliquer à des situations de travail mal connues de la DRH. Elles se révèlent difficilement compatibles avec la gestion du processus de production effectuée par les ingénieurs. Jusqu'à quel point ces modes d'évaluation et de gestion de la main d'œuvre qui ne sont pas autre chose que des modes de classement, sont-elles contradictoires ? Comment s'articulent-ils ? La mesure du travail permet à l'administration de l'entreprise de gérer conjointement les travailleurs et le processus de production, en fonction évidemment de l'environnement économique. L'observation de l'entreprise en restructuration permet de saisir des processus habituellement invisibles qui concourent à ce but, et révèle les différences de perspectives sur le travail que prennent les différents acteurs. Le sociologue du travail est obligé de sortir des frontières traditionnelles de sa discipline et d'observer comment les différents gestionnaires du travail dans l'entreprise interviennent conjointement ou en contradiction les uns avec les autres.
Keywords: Sidérurgie; compétence; mesure; restructuration; évaluation (search for similar items in EconPapers)
Date: 2012-01-25
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Citations:
Published in Journées de Sociologie du travail - XIIIes Journées Internationales de Sociologie du Travail: Mesures et démesures du travail, Jan 2012, Bruxelles, Belgique
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