L'évolution du débat sur le paradoxe de Solow depuis sa formulation: les raisons d'une récurrence et les bases de l'argumentation
Denis Requier-Desjardins ()
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Denis Requier-Desjardins: LEREPS - Laboratoire d'Etude et de Recherche sur l'Economie, les Politiques et les Systèmes Sociaux - UT Capitole - Université Toulouse Capitole - UT - Université de Toulouse - UT2J - Université Toulouse - Jean Jaurès - UT - Université de Toulouse - Institut d'Études Politiques [IEP] - Toulouse - ENSFEA - École Nationale Supérieure de Formation de l'Enseignement Agricole de Toulouse-Auzeville
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Abstract:
La révolution des technologies de l'information et de la communication, de la généralisation des ordinateurs à la digitalisation, et maintenant à l'intelligence artificielle, a profondément transformé les systèmes productifs, et au-delà l'ensemble des pratiques sociales, depuis bientôt un demi-siècle. Dans ce contexte, on peut s'étonner du maintien tout au long de la période d'un débat qui a émergé dès la fin des années 1980, à la suite de la publication d'un article de Solow (1987), et qui est connu de ce fait sous le nom de débat sur le paradoxe de Solow, ce paradoxe étant résumé par la formule : « on voit partout des ordinateurs, excepté dans les statistiques de productivité ». La résurgence périodique de ce débat, alors même que de nouvelles étapes dans le processus d'innovation se développent (internet, digitalisation, big data) et le fait qu'il semble toujours d'actualité à l'ère de l'intelligence artificielle, comme en témoigne un certain nombre de publications récentes (Van Ark, 2016 ; Ahmad et Scheyer, 2016 ; Brynjolfsson et al., 2017 ; Van Ark et al., 2021 ; Capello et al. 2022, Parteka et Kordalska, 2023), renvoie à une évolution de la productivité qui paraît toujours en décalage avec ce qui est attendu de ces innovations. Cet article n'a évidemment pas pour ambition de clore le débat, mais entend s'appuyer sur son historique, en liaison avec les trajectoires d'innovation, pour revenir sur les arguments invoqués tout au long de cette période relativement longue, et montrer dans quelle mesure, au-delà de leur réponse éventuelle à la question posée par le paradoxe, ils révèlent la transformation des économies de marché et de leur encastrement social. En effet, si le maintien d'un débat sur la réalité du paradoxe jusqu'à aujourd'hui pose question, les analyses de la faiblesse relative de cet impact sur la productivité proposées par la littérature interrogent, explicitement ou implicitement, la nature de l'économie de marché capitaliste et celle des dualités qui la fondent, telles que offre/demande, production/consommation, travail/inactivité. Après avoir tout d'abord rappelé l'évolution de la productivité dans les économies industrialisées depuis les années 1980, telle qu'elle est retracée par la littérature, nous reviendrons sur la chronologie de la prise en compte de l'évolution de la relation entre productivité et technologies numériques depuis l'énoncé du paradoxe, et donc sur la périodisation du débat, avant de nous concentrer sur l'argumentation développée dans ce débat, autour des délais d'adoption, de la méthodologie de mesure de la productivité et de la caractérisation des biens et services produit par ces technologies.
Date: 2025-01-07
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